Depuis des millénaires, le sol, « épiderme de la terre », est exploité par les hommes sans toujours en connaître la diversité et les fonctions. Il est couramment défini comme « la partie superficielle qui naît de la combinaison des produits de l’altération continentale des roches et de la décomposition des molécules organiques du vivant (microbien, végétal et animal) » Si sa dimension traditionnelle de support physique, de réservoir en eau et en éléments minéraux est perçue intuitivement, sa diversité microbiologique et son rôle dans le cycle de l’eau et de la matière sont encore souvent méconnus, notamment dans les stratégies culturales.
Les facteurs limitants de la productivité agricole liés au sol ont été maîtrisés par le recours aux amendements, à la fertilisation, à la mécanisation ou aux aménagements (drainage, irrigation). Mais ce succès de la modernité a eu ses limites ; effet de tassement, diminution de l’activité biologique, érosion, transfert de polluants, font partie des nouvelles préoccupations des agronomes.
Le patrimoine que constitue le sol fait désormais l’objet d’une protection, proclamée par le Conseil de l’Europe (Résolution 72/19 du 26 mai 1972 qui précise notamment que « Le sol est un des biens les plus précieux de l’humanité. Il permet la vie des végétaux, des animaux et de l’Homme à la surface de la Terre ».